Etude notariale
Selon les documents qui nous sont parvenus, la première étude de Pontoise remonte au XVIe siècle, plus précisément en 1538, à défaut de connaître l'année précise où elle a fait son apparition.
Les Fredin
De 1639 à 1770, la famille Fredin occupe une place non négligeable dans la ville de Pontoise. Plusieurs générations officient a priori dans l'étude notariale mais il reste difficile d'affirmer les liens de parenté entre chacun des membres de la famille (cf. la liste des notaires figurant en annexe II). Bernard Fredin aurait acheté en mars 1661 puis revendu en janvier 1662 à prix coûtant le tabellionnage royal de Pontoise à six autres de ses collègues, Hugues Dauvray, Gabriel Lefèbvre, Gabriel Denis, Gabriel Fredin, Claude Langlois et Nicolas Dagneaux [Acte notarié de Jérôme Le Mire, notaire à Triel du 16 janvier 1662 (Société historique et archéologique de Pontoise, 1 F 13)]. Seules certitudes : Bernard Fredin Le Jeune succède comme notaire royal le 27 juin 1653 à son père Pierre Fredin décédé [Archives municipales de Pontoise, 25Z 185.]. Le 10 avril 1731, Pierre Jacques Fredin succède à son père Jacques Fredin, dit l'Aîné, qui était notaire depuis 1710. A la même date, Thomas Fredin, dit aussi l'Aîné, est également notaire dans la même étude.
Outre leur fonction de notaires royaux, certains membres exercent également des fonctions de notaires apostoliques auprès du Grand vicariat et de l'Officialité de Pontoise, dépendant de l'archevêché de Rouen. C'est le cas de Charles François Fredin et de Thomas Fredin l'Aîné, au moins de 1690 à 1768.
D'autres membres de la famille Fredin occupent des offices liés à la gestion de la ville de Pontoise. Par exemple Thomas Fredin est procureur au sein de la municipalité jusqu'en 1723. En 1737, Jean Fredin est conseiller du maire, en fait lieutenant du maire, tout comme François Pierre Louis Fredin en 1740. Mieux, ce dernier deviendra maire de la ville en 1751.
En 1781, il ne reste plus qu'un seul Fredin dans la liste nominative de Pontoise en la personne de François Pierre Louis Fredin, bourgeois, âgé de 60 ans, ainsi qu'Anne Marguerite Langlois, veuve de Jacques Fredin, journalière de son état. Les Fredin n'étaient donc pas tous des gens aisés.
Léon Adrien Thomas, notaire à Pontoise de 1856 à 1869
Au XIXe siècle, parmi les notaires qui se succèdent à la tête de l'étude, Léon Adrien Thomas (1827-1884) compte au nombre des figures éminentes de Pontoise. Né à Paris, il s'établit à Pontoise en reprenant l'étude de Charles Ferdinand Blain en 1856, se marie à une pontoisienne Fanny Anaïs Dubois et s'implique dans la vie locale. Il occupe plusieurs fonctions dans l'arrondissement de Pontoise, au sein de la chambre des notaires et comme membre du comité consultatif. Elu plusieurs fois membre du conseil municipal, il est aussi administrateur puis vice-président de la commission des hospices. Par goût et par érudition, il devient secrétaire général puis président de la société d'agriculture et d'horticulture de la ville. Il contribue également à l'essor de la Société historique et archéologique de Pontoise, du Vexin et de la Seine-et-Oise, notamment à partir de 1877, par ses actions, sa collecte de documents iconographiques et ses articles sur l'histoire, l'archéologie et la sigillographie pontoisiennes. Enfin, il est l'auteur de nombreux articles de presse dans le journal local L'Echo pontoisien.
De santé médiocre, il est obligé de vendre son étude en 1869. A sa mort le 8 mars 1884, ses obsèques attirent une assistance considérable parmi laquelle figurent nombre de ses confrères, en particulier son successeur Louis Félix Gustave Jouarre et Lucien Gabriel Trinquand.